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Photo du rédacteurPar Catherine Peeters

Le trac... un moment suspendu...

Dernière mise à jour : 1 mai 2019

Le trac, un moment suspendu…

Vent léger, ciel dégagé, prairie verdoyante, c’est l’instant rêvé pour s’envoler, découvrir le paysage avec une dimension en plus. C’est d’ailleurs le nom du ballon ; « Une dimension en plus ». Les passagers, le public déjà présent se pressent autour de nous. On se sent comme des vedettes, des acteurs, des stars… tous ces yeux posés sur nous. Pourtant on ne va pas installer le tapis rouge, mais bien notre matériel : bouteilles de gaz, nacelle, sangles, brûleur, ventilateur, enveloppe, largueur, altimètre, cartes aéronautiques, radio…

Dans le sens du vent ; Pour savoir comment orienter la nacelle sur un terrain, on vérifie la vitesse, la direction précise du vent grâce à la boussole. Ce choix va être déterminant, il précisera l’orientation, la direction de notre voyage, de ces instants précieux qui ne reviendront pas.

Allez dans le bon sens, donner du sens, en comprendre le sens révèle ici une connotation intéressante. Un instant de réflexion sur fond d’intelligence émotionnelle. En tant que victimologue, j’ai rencontré beaucoup de personnes en PTSD, en situation de stress post-traumatique mais sans cette fameuse intelligence émotionnelle, ils ne seraient plus là pour me parler. Grâce à elle, ils ont pu s’adapter, trouver une issue ingénieuse dans la situation tragique dans laquelle ils se trouvaient. L’intelligence émotionnelle n’a rien à voir avec le quotient intellectuel, c’est la capacité à utiliser ses émotions de façon positive pour soi et envers les autres avec l’énergie du cœur.

Un regard sur la foule et un questionnement furtif…

Prendrons-nous un bon départ, aurons-nous le vent en poupe ? Serons-nous favoriser par les circonstances, par un public empathique ? Se rassurer, se référer à sa connaissance du domaine, à ses gestes maintes fois répétés, à sa capacité d’adaptation, à sa faculté de rebondir, se concentrer sur la tâche à accomplir. Pas d’anticipations négatives au risque d’aller vers le trac, la peur, l’anxiété.

Gonflé à froid ; Enveloppe couchée sur le sol, bien amarrée, le ventilateur souffle un air froid. Le moment est important, celui de la maîtrise, de la gestion des émotions, de la pensée. Ne pas se référer aux événements négatifs du passé, à tout ce qui n’a pas fonctionné, aux vols perturbés, à certains atterrissages difficiles, aux turbulences, à toutes ces micro secondes pénibles enregistrées par l’amygdale. Cette partie du système limbique qui tel un système d’alarme peut déclencher le stress, la panique et submerger le rationnel uniquement par une situation de rappel, de déjà vécu, une image de danger potentiel.

Gonflé à chaud ; Le ballon est maintenant à moitié gonflé, pour qu’il se redresse l’air chaud est indispensable. 1er coup de brûleur, 1ere pensée automatique, la situation va alors déclencher une émotion, s’en suivra un comportement adapté ou inadapté. Le ballon va-t-il se lever parfaitement droit ou va-t-il se laisser emporter par les éléments extérieurs ?

Le trac va-t-il vous envahir, allez-vous sortir de l’émotionnel ou avoir peur du jugement, de ce que l’on va penser de vous ? Quelle est votre référence dominante interne ou externe ? En situation de trac intense et en référence externe, les interprétations des expressions du visage, des regards, des gestes, des commentaires entendus risquent grandement de vous influencer, jusqu’à peut être vous faire perdre vos moyens. Peut-être allez-vous inconsciemment rejoindre une difficulté rencontrée dans l’enfance, avec des paroles assassines du genre « tu n’es pas capable » « tu n’es pas assez intelligent pour ça » où l’estime de vous-même a été blessée.

De toutes les couleurs ; Le cœur s’emballe, le tremblement perceptible, les mains déjà moites, les joues rouges, le souffle se raccourcit et la nervosité prend place. Le trac est contagieux, il est maintenant utile de s’apaiser de reprendre le contrôle, d’orienter la pensée vers ce qui motive. « Le jeu en vaut la chandelle, je ne suis pas seule l’équipe réussira et de toute façon je combattrai jusqu’au bout, c’est un beau challenge, et il faut avoir foi en ses capacités ».

Voilà quelques clés pour un dialogue interne « cadré » basé sur les filtres de la motivation. L’enveloppe est splendide et de toutes les couleurs, lumineuses par endroit et parfois plus sombres. N’est-ce pas là tout le secret de la vie, sans ombre il n’y a pas de lumière, sans nuit il n’y a pas de jour… le côté clair a tout autant sa raison d’exister que le côté foncé. Tels les événements de la vie heureux et malheureux qui font que l’on puisse choisir. Choisir de les laisser au rang de difficultés ou alors choisir d’en faire des opportunités.

Lâcher du lest ; Bouger, marcher, respirer, trouver un regard bienveillant, relâcher la tension au niveau des trapèzes… prenez donc une minute, c’est vous le maître à bord. L’aérostat est maintenant debout, magnifique, en position de « take off », parachute vérifié, sangle de largage bloquée et vous êtes vous prêt ?

C’est le moment de monter dans la nacelle et c’est là précisément que certains passagers me disent qu’ils ont le vertige, cette peur de tomber va-t-elle être un frein ? Ou s’agit-il d’une autre peur ? La peur de ne pas y arriver, la peur d’avoir peur, la peur de la mort… De quoi avez-vous besoin ? C’est la question récurrente que je pose. Quel est le besoin réel pour vous qui se cache derrière un comportement de peur ? Quelle est son intention positive ? Question intéressante puisqu’elle permet une diminution des symptômes anxieux, de l’émotionnel un pont vers le rationnel. Cette prise de distance va inclure un changement de perception, la personne se placera alors en observatrice d’elle-même et trouvera sa solution, pourra donner du sens, comprendre en quoi c’est important jusqu’aller par la suite à un changement de comportement, voire de croyance.

Prestation de Haut Vol ; Je les rassure, on ne ressent pas de vertige en montgolfière parce que l’on a quitté le sol, ni de turbulences puisqu’on évolue avec le vent. Vont-ils passer le cap, se dominer, essayer, c’est le moment d’imprimer un nouveau message, de toucher au niveau du cerveau l’hippocampe, puisqu’il joue un rôle fondamental dans le processus de mémorisation et de navigation spatiale.

Quelques coup de brûleur et on décolle, le spectacle est tellement beau que le trac n’a plus sa place. Dès qu’on a quitté le sol, il a disparu, dès que la prestation a débuté, le comédien, l’orateur est dans son rôle, oublie tous les symptômes qui l’avaient pourtant envahi jusque là.

Champagne ; C’est maintenant le temps d’atterrir, le moment de la fin, les applaudissements, la satisfaction du public, les remerciements. Un bon moment partagé, une réussite à tout point de vue et le champagne est de mise. Vous avez surmonté le trac, le stress et vous pouvez maintenant être fier de vous, vous l’avez fait ! Vous avez traversé tous les symptômes, les physique lorsque vous avez senti votre rythme cardiaque s’accélérer, cette sueur froide dans le bas du dos ou encore les cognitifs avec le doute, l’imaginaire scénario catastrophe. Les symptômes liés au comportement comme une agitation soudaine ou même l’incapacité totale de réaction. Le tout enrobé de pensées négatives à votre égard en lien direct avec l’estime de soi.

Et si malgré tout un jour vous êtes victime du trac, rappelez-vous simplement ceci : vous êtes HUMAIN.

Les mots de la fin :

On pourrait lui dire merci à ce fameux trac parce que comme tout sentiment, il a son utilité. Peut-être a t’il réveillé votre envie de performance, décupler vos talents, vous a-t’il mobilisé, conditionné vers la réussite, renforcé la solidarité au sein de l’équipe…etc. Double bonheur au rendez-vous tout simplement parce quand vous repenserez à ces instants vous libèrerez les fameuses hormones du plaisir (sérotonine – endorphine – dopamine). Le plus important n’est-il pas maintenant de SAVOURER ET… RECOMMENCER ?


En toute humanitude,

Catherine


© Catherine Peeters




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